je suis un préambule
une amorce
je prends un café au salon la jambe croisée en
attente figée dans une posture convenable en ayant l’air de fixer le plafond
et voilà ce qui est vrai de moi
le bras tordu sous l’échine
j’attends d’accoucher de quelque chose
le fonctionnement est automatique à pistons avec
toutes sortes de vibrations bizarres et parfois quelques sons réchappés de la
côte se font entendre au plus grand dam de ceux qui pieutent tout autour
les yeux fermés
où est cette réalité que je la chevauche encore
et encore
comme des petits bouts de cire qui fondent au
soleil
où est cette averse de pommes sur ma tête
dans les livres on indique la manière les
écritures savent dire des mots un après l’autre et dès lors le sens se fraie un
chemin que je prends par quatre et que je croise et que je tourne en pot
ça me fera des conserves pour l’hiver
comme pour instruire
lever le drapeau de l’invasion
hanter des châteaux de sable
attendre la mer
je pourrais mentir que les oiseaux iraient au
sud
iraient au nord
quand la vie va il n’est pas question d’amour
sauf si elle s’arrête un instant au pied d’un arbre
quand la vie fait la sieste
que la place est encore chaude
d’odeurs
que je crois te vouloir dans un corps que je renifle
affamée
aux petites heures
à voix basse
quand je me demande d’être raisonnable de
considérer le temps dans mes calculs en plein dépourvu dans une lutte qui lasse
qui dicte le tranchant
partir rester
je ne sais pas quoi faire de mon désir s’il fallait
seulement en faire quelque chose le doute que quelqu’un me l’aurait dit
mais déjà les paupières se font lourdes
voilà de moi la vérité
m’éteindre et revenir identique